mercredi 13 février 2008

Dernière visite

Aujourd'hui l'assistante sociale est venue à la maison pour la dernière fois. Je dois maintenant l'appeler pour lui donner des nouvelles. Elle m'a bien fait plaisir en me disant qu'elle était heureuse de me voir aussi heureuse avec Léo.

Les conseils de notre assistante sociale me manqueront. Je vais être un peu plus seule maintenant. Mais elle peut revenir, si je le souhaite pour parler, pour m'aider avec Anna et Léo, de ce que nous vivons ensemble.

Anna se pose beaucoup de questions. Mais souvent elle ne formule par réellement la bonne question, ce qui la titille réellement. Ainsi, hier elle me disait que nous avions essayé d'avoir des enfants avant de "les prendre". Ce que je n'ai jamais dit, puisqu'il n'y a rien eu à essayer. Qu'y avait-il derrière cette affirmation / question ? A-t-elle peur qu'un jour nous y arrivions ? A-t-elle le sentiment d'être un enfant "faute de mieux" ?

Je n'ai sans doute pas bien répondu hier soir, il était 19h30, et les poids gourmands que j'avais cuisinés et qu'elle ne mangeait pas, faisait que je n'étais pas très ouverte à la discussion... Mais ce qui est bien avec Anna, c'est qu'elle en reparlera. Cela me laisse du temps pour réfléchir.

Ce ne sont pas des enfants "faute de mieux". J'espère vraiment qu'un jour ils en seront persuadés.

Je me demande aussi quelles questions Léo se posera.

En ce moment, c'est moi qui m'en pose. Est-ce qu'il dira ses origines ? Est-ce qu'il acceptera avec le sourire, les petites "reflexions" sur les voleurs de poules qui roulent en Mercédès ?

J'ai décidé que je n'en sourirai plus, tout simplement parce que je ne le dirai plus. Léo est un enfant adopté, point. Léo est notre fils, il a plus de chance de devenir un geek qu'un voleur de poule. Et si un jour il fait de la guitare, se laisse pousser les cheveux, et bien moi je me dirai qu'il fait juste comme son père a fait, à 18 ans.

Je n'ai pas honte de lui, de ses origines et j'espère que lui non plus n'en aura jamais honte. Mais il apprendra comme moi, que les idées reçues ont la dent dure. Ne rien dire ce n'est pas mentir. Lui aussi trouvera les parades. Je serai toujours là pour lui, pour en parler et j'espère que lui aussi sera revenir à la charge quand je ne serai pas disposé à la discussion.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ces blagues sur les voleurs de poules ne m'ont jamais fait rire moi non plus...

Cathel a dit…

Oui, mais cela fait bien rire JP...C'est ça qui est bien, Léo pourra aussi en parler avec son père et avoir un autre point de vue.